Découvrir Athènes et sa gastronomie, prendre le temps de flâner au milieu des sites antiques, de goûter les spécialités locales, d’échanger quelques mots avec le patron… Le mois de juin est parfait pour découvrir la cité athénienne. Ici, le temps semble comme suspendu lorsque vient l’heure du dîner… Les Grec.que.s restent littéralement 3 à 4h à table ! Il faut croire que l’art du débat n’est pas un mythe en Grèce.
Je ne vais pas vous proposer un itinéraire détaillé pour une semaine à Athènes car j’aime trop me perdre dans les villes que je visite pour ça (et je n’ai pas pris de notes durant mon séjour). Mais je vais simplement vous donner mes coups de cœur de quartiers et surtout de restaurants. Parce qu’à part marcher et manger (vous commencez à me connaître) rien d’autre ne m’intéresse ! 😉
Ah oui, bon à savoir, en Grèce, on déjeune entre 14h et 16h et on dîne entre 21h et 23h.
Le quartier de Psyri
L’ambiance bazar de ce quartier vous plaira si vous aimez les antiquités, les épices, les cafés-bars bohèmes-branchouilles et les bons restos. Ce quartier est situé à l’est de Monastiraki, le coin le plus touristique d’Athènes. Pour les épices direction la rue Evripidou. C’est la version athénienne du bazar aux épices d’Istanbul. Pour faire le plein de produits frais, c’est le marché central de Varvakios Agora. Poissons, viande, amandes, pistaches, olives, vous trouverez tous les produits artisanaux de Grèce réunis en un lieu.
Là où les épices prennent fin commence le paradis de la charcuterie commence. Rendez-vous chez Arapian fondé en 1935 pour goûter le pastourma (bœuf séché) et la saucisse de sujuk. La famille a ouvert, non loin de là, un restaurant de meze appelé Ta Karamanlidika tou Fani (à vos souhaits!). Vous pourrez y déguster des bons hors d’œuvres accompagné d’un verre d’ouzo.
A la frontière des quartiers de Psiri et de Monastiraki, allez chez Feyrouz pour déguster une cuisine street-food orientale. D’un côté de la rue, on y déguste des lahmatzoun (sorte de galette levantine) garnis au choix de viandes hachée, de légumes, de hummus et de zaatar (mélange d’épices) pour 3€! De l’autre côté, place au dessert avec des riz au lait, des pudding, des bouchées aux dattes et aux cheveux d’ange. Deux jolies boutiques tenues par une famille originaire d’Antioche en Turquie dont les fils ont vraiment le sens de l’accueil et l’envie de faire découvrir leur cuisine aux clients. C’est vraiment agréable. Vous pourrez manger sur place sur quelques tabourets dans la rue pour une somme modique et des saveurs incroyables. Belle sélection de bière artisanale, en prime.

Le quartier d’Omonia
Certes ce quartier n’est pas le plus intéressant, pas de temple à visiter, beaucoup de bureaux, de voitures, des immeubles défraichis, mais il vaut le détour rien que pour déguster les meilleurs souvlakis d’Athènes et le meilleur yahourt grec !
Direction Lefteris O Politis au milieu des ouvriers, des bikers et des hommes en costard, ce lieu rassemble toutes les catégories sociales depuis 1951. Au menu des souvlakis avec du bon pain moelleux, de la viande gouteuse, de bons légumes croquants et du piment pour moins de 5€ (d’après mes souvenirs). N’en prenez qu’un par personne (ne faites pas comme nous), le dessert va être costaud !



Si vous descendez la rue et que vous tournez à gauche, vous allez tomber sur Stani, the place to eat the greek yoghurt ! L’endroit existe depuis 1931 et sert de copieux yahourts à la grecque (attention, il est parsemé de cannelle en quantité impressionnante) ou alors des yahourts à base de lait chèvre (très fort en goût) recouvert de miel et de noix ou encore des glaces. Mais on n’est pas venu en Grèce pour ça ! 😉
Le quartier Exarchia
J’ai beaucoup aimé déambuler dans ce quartier car il regorge de street-art. Quoi de mieux que de faire des photos pour se mettre en appétit ?

Mon restaurant préféré dans ce quartier aux nombreuses bonnes tavernes, c’est Ama Lachei. C’est dans une ancienne école primaire d’Athènes que ce resto a élu domicile. Ici, la spécialité ce sont les mezze. On appelle d’ailleurs cet établissement un mezzedopoleio. Un endroit où l’on commande plusieurs plats à partager. C’est très fréquent en Grèce, même dans les restaurants plus traditionnels. Je trouve cela bien plus convivial qu’un repas où chacun garde son assiette précieusement. Chez Ama Lachei on découvre une cuisine grecque un peu plus moderne qu’ailleurs dans le cadre bucolique d’une jolie cour de récré recouverte de vignes.



Si vous voulez dîner dans une taverne cachée, direction Avli pour goûter la spécialité de la maison le pastourma pie, un chausson à la viande. L’adresse se mérite car de la rue, on n’aperçoit qu’un couloir et on se demande si on peut rentrer. Mais l’endroit vaut la peine. Accompagnez votre pastourma d’un pichet de vin de la maison, le restina, un vin blanc sec ou rosé grec.





Le quartier de Plaka
Le quartier de Plaka est assez touristique, je ne m’y suis pas attardée, mais si vous passez par là, le seul resto qui vaille le coup à mon sens, c’est-à-dire où c’est bon et pas cher, c’est la taverne Saita. Vous pourrez y déguster une bonne salade grecque, du poulpe grillé accompagné d’une bonne bière légère et fraîche. A noter que la salade grecque telle que nous l’imaginons avec tomates, feta, concombre est davantage dégustée par les touristes que les Grecs. Eux optent plus pour la salade Horta : un mélange d’épinards et de mesclun cuits assaisonnés d’un filet de citron et servis froids. C’est bon à condition d’aimer la salade cuite, malheureusement je n’ai pas de photo, mais vous voyez l’idée.

Le quartier de Petralona
C’est un quartier résidentiel au sud-ouest de la ville. Et à la nuit tombée, l’atmosphère y est vraiment tranquille avec ses rues vallonnées et ses petits restos. Je vous conseille le restaurant Oikonomou. C’est une institution bien ancrée depuis un siècle. Monsieur Oikonomou vit d’ailleurs au-dessus du restaurant même si depuis vingt ans c’est Kostas Diamantis qui a repris l’établissement. Il ne parle pas un mot d’anglais, mais si vous venez suffisamment tôt (vers 20h30, les Grecs dînent plutôt vers 21h/22h), il trouvera toujours un moyen de vous faire de la place dans son resto ou en terrasse. On y déguste une vraie cuisine familiale : purée de pois cassés, agneau rôti avec de petites pommes de terre fermes citronnées, cocotte de lapin, ou encore feuilles de chou farcies au bœuf et au riz, avec une sauce onctueuse à l’œuf et au citron (avgolemono). Un délice ! Et en dessert, selon l’humeur de la cuisinière et du patron, c’est soit fruit frais ou coing confit ou yahourt grec… Les desserts sont rarement affichés sur les menus des tavernes, tout simplement parce qu’ils souvent offerts.




Voilà, j’espère que cet aperçu de la cuisine grecque vous aura donné faim. Si vous cherchez d’autres adresses, n’hésitez pas à consulter le blog du chef Stathis Georgiadis et l’article de The Telegraph qui m’ont bien inspiré.
Efkharîsto, Kalí̱ sas méra ! (merci et bonne journée)